Objets de fertilité, sculptures de Beata et Gábor Roskó a la Galerie 2B
Beata Roskó vit depuis maintenant vingt ans en France, en Bourgogne, mais elle revient souvent a Budapest pour voir la famille et ce qui se passe dans le pays. Gábor Roskó vit a Budapest, et l’on voit souvent ses dessins dans l’hebdomadaire littéraire hongrois Élet és Irodalom. A la Galerie 2B on a réuni dessins et sculptures des deux artistes. Oeuvres qui ont parfois fait le tour du monde pour etre enfin exposés a Budapest.
Ils viennent d’une famille d’artistes. La mere et l’oncle aussi sont artistes. A la maison, ils ont toujours vu beaucoup de couleurs en faisant dessins et tapisseries.
Une des curiosités de la présente exposition, c’est que Beata et Gábor ont fait des études de graveur et ils se retrouvent maintenant en une exposition de sculpture.
Le sujet c’est le temps, il y a le jeu de temps : on voit Descartes et Spinoza face a face. Entre les deux personnages il y a une balance qui mesure le temps. C’est au Pays-Bas en cette année dédiée a la Hongrie que cette installation en porcelaine de Gábor Roskó a été présentée. C’est la magie des artistes qui peuvent faire des choses inattendues, puisqu’on sait tres bien que Spinoza et Descartes ne se sont jamais rencontrés. L’artiste a donc saisit un instant qui n’existait pas – il a créé l’immortalité, puisque cet instant est devenu éternel par ses sculptures.
Et puis de l’autre coté, il y a les sculptures de Beata qui sont un hommage a la vie, a la force de la vie – cette série s’appelle objets de fertilité. C’est un voyage en Afrique de l’ouest , au Togo qui les a inspirés. Ce séjour a impressionné beaucoup Beata Roskó et pendant de longues années elle a réfléchi a la façon dont elle pourra exprimer ce qu’elle a vécu la bas. A Lomé elle a fait connaissance du professeur Bernard Roussel qui est ethno-botaniste du Musée National de Paris et de cette amitié est né un livre tres spécial, splendide qu’ils ont créé ensemble. Donc Bernard Roussel a écrit le texte et Beata Rosko a fait les dessins. Ce livre parle du vaudou de l’Afrique mais aussi des origines du voudou de l’autre côté de l’Océan. Dans ce livre, puis métamorphosé dans ses sculptures, est présent Sakpaté : divinité tellurique maître de la fécondité. Beata a beaucoup réfléchi aux formes, aux dessins, aux couleurs, et ensuite réalisé ces sculptures qui sont quelque part une réflexion envahie par ses sentiments et ses envies. Mais au départ, il y a toujours le vaudou et toutes les expressions africaines d’une pensée tres profonde, tres riche et sage.
Des sculptures qui étonnent meme leur créatrice. Pendant ses études a la section de gravure au lycée son professeur faisait toujours des remarques, Tu ne comprends rien aux trois dimensions, tu ne sens pas les formes . C’est sans doute parce qu’elle a terminé ses études aux Beaux-Arts a Budapest, puis continué les Beaux- Arts a Paris ! Mais il lui fallait l’expérience de l’Afrique, les formes de la-bas pour apprendre a aimer la sculpture et créer cette série de sculptures en fonte, en aluminium, en bois et en terre, cet hommage a la vie.
Éva Vámos
2005. december